Politique


La manière dont les acteurs de la vie politique gèrent notre société n'est pas satisfaisante. Les partis se disputent la gouvernance, mais les problèmes majeurs demeurent irrésolus.

Observons les dérives de notre société et essayons de comprendre ce qui en est la cause.

De grands sujets apparaissent, comme la nature avec le réchauffement climatique, la pollution, la disparition des espèces animales, la déforestation, ces problèmes étant liés à l'exploitation sans limite des ressources et au développement des techniques, au progrès que l'on ne maitrise pas. Nous voyons aussi les inégalités progresser, la migration, surtout pour raison économique s'accentuer ainsi que le despotisme et le terrorisme religieux, les effets pervers de réseaux sociaux, de nouvelles conceptions des relations affectives et amoureuses bouleverser les formes naturelles précédemment établies. Nous sommes confrontés aux problèmes de la drogue qui engendre des trafics et des crimes. Il y a aussi l'influence qui agit sans contrôle, sans censure.

Pouvons nous résoudre le problème du réchauffement climatique sans agir sur la réduction des besoins, sans rechercher quels sont ceux dont on ne peut se passer ? Nous le pouvons mais nous ne le voulons pas ; on nous a habitué à améliorer sans cesse notre cadre de vie et nous craignons de régresser ; nous en avons eu l'exemple avec les restrictions liées au Covid. Nous sommes piégés car nous ne considérons que l'immédiat ; le progrès et les technologies nous y a habitué. Il nous faut ralentir, mais nous n'acceptons plus de patienter, de reporter ; Internet et le téléphone portable en sont notamment la cause. La où le citoyen devrait se rebeller, il en est devenu incapable car il cautionne ceux qui défendent le progrès sous ses formes les plus néfastes et ceux (ce sont souvent les mêmes) qui les incitent à toujours plus acheter, à créer des services inutiles parce que surabondants, à aller vers de nouveaux loisirs. Lorsqu'ils en payent les conséquences, ils réclament des aménagements mais ne remettent pas en question leurs choix, comme c'est le cas pour les intempéries. 


État des lieux :

Embrigadés qu'ils sont dans un mode de pensée qui consiste à faire évoluer le monde à partir de la situation actuelle, trop occupés à tenter de corriger les déviances qu'ils n'ont pas prévues et sur lesquelles leurs possibilités d'action se sont amoindries, nos hommes politiques sont incapables d'envisager des solutions fiables pour les questions essentielles de notre société : emploi, solidarité, égalité, liberté d'action, comme si celles-ci étaient en opposition.
Le libéralisme qui devait apporter la prospérité a augmenté les différences entre les individus et accentué le chômage. Les entreprises qui génèrent des profits ne récompensent que leurs actionnaires. Les autres se débrouillent comme elles peuvent pour survivre et éviter de licencier. Là aussi, les états ont perdu le contrôle.

Par le passé, les états, en s'appuyant sur la morale religieuse, contrôlaient plus facilement les affaires qui pouvaient entrainer les individus hors de cette morale. Aujourd'hui, avec la quasi disparition de la censure et celle des monopoles, les états sont débordés par l'apparition à un rythme croissant de phénomènes nouveaux, de plus en plus extrêmes, prônant la recherche de sensations nouvelles, au risque d'y laisser sa vie, ou d'aller exploiter ce à quoi la morale s'opposait.
Le progrès, avec la généralisation des moyens de communication, facilite la diffusion de ces phénomènes.


Quel en est la cause ?

Pour rechercher des solutions aux problèmes que nous avons décrits, il est essentiel de comprendre comment s'est opérée l'évolution de notre société et quels sont les facteurs qui en sont la cause.

Il ne fait aucun doute que le rejet de la morale religieuse à la fin des années 60 a entrouvert la boîte de Pandore. La jeunesse de cette époque a revendiqué la "libération sexuelle", elle a remis en cause le paternalisme, a voulu fonder de nouvelles règles de fonctionnement pour la société.
Sur ce dernier point, la contestation du fonctionnement économique n'a pas eu les débouchés escomptés et l'on a constaté dans les années 70-80 une transformation du mode de gestion des entreprises en réaction au risque de retour de cette contestation : c'est l'apparition du management stratégique.
Le progrès, par l'encouragement à la consommation ont contribué au rejet, par la jeunesse intellectuelle plus nombreuse, de la religion qu'elle percevait comme contraignante et trop dogmatique, préférant se tourner vers des religions plus "philosophiques".
L'apparition du microordinateur à la fin des années 70, puis des jeux virtuels, du téléphone portable à bas coût, de l'Internet avec ses réseaux sociaux ont transformé les relations inter-individus.
La disparition des monopoles de radio et de télévision auquel il convient d'ajouter le développement exponentiel de la publicité qui relaie les débordements de la société et leur attribue un caractère légitime, a ôté tout sentiment de déviance voir de dévergondage, de dépravation ou pire de perversion. La conscience de ce qui est bon ou pas pour l'individu s'est altérée. Leur ayant laissé la place, des femmes et des hommes affirment ostensiblement leur appartenance à une religion jusqu'ici marginale avec, semble-t-il, l'espoir de convertir.
Les évolutions de la science et plus particulièrement de la technologie qui auraient dû conduire à la diminution du temps de travail se sont vues exploitées par celles de l'économie dont les effets sont inverses.


Que Faire ?
Certains penseront qu'il serait raisonnable de revenir aux anciennes valeurs. Des pistes sont même proposées : refermer les frontières, "renationaliser", ...
D'autres espèrent que les choses finiront par s'arranger, restent passifs ou se rebellent.
Une révolution semble se profiler à l'horizon de ceux qui n'envisagent le changement qu'en faisant table rase.

D'autres encore pensent que les monde va à la catastrophe et que l'on n'y peut rien.

Peut-on revenir aux valeurs anciennes ; serait-ce raisonnable, le cas échéant ?
Il n'est pas envisageable de rétablir les frontières, la protection paternaliste des entreprises et le contrôle sur les médias, si tenté qu'il n'existe pas sous une autre forme, ou de priver les gens de téléphone portable.
Nous pouvons difficilement nous passer d'un progrès même s'il convient souvent de modifier notre comportement à son égard. Le monde a évolué, des modes de vie se sont transformés. Sachons reconnaitre ce qui a disparu pour notre bien tout en étant conscient que ce qui a pris la place doit être repensé.
 Sommes-nous dans une période difficile qui réclame patience et ténacité, en attendant que les choses s' arrangent ?
Il serait illusoire de le penser, car le contexte économique et la manière dont notre société fonctionne montrent que nous évoluons dans un cercle vicieux. Certes, on pourrait penser que du marasme sortira de nouvelles pratiques qui auront un effet bénéfique sur notre mode de vie, mais cela ne peut être que si l'on change les attentes des individus. La passivité favorise l'enlisement. nous sommes dans un contexte de course au progrès prometteur de mieux être sans être conscient que le but, comme toujours est de favoriser ceux qui ont les moyens.
 La  révolution serait-t-elle la solution ?
Lorsque la société se ceint en deux groupes d'individus, les uns privilégiés et les autres démunis, et que le nombre de ces derniers dépasse celui des nantis, le risque de révolution peut se concevoir.
La révolution se veut de faire basculer un mode de fonctionnement de la société en un autre mode, généralement à l'opposé du premier ; ce faisant, elle crée d'autres insatisfactions, et, de manière à éviter le retour à la situation précédente, le nouveau régime prend des mesures drastiques qui entrave les libertés. C'est toujours une période très dure, meurtrière et de disette.

Faut-il attendre un cataclysme social pour espérer voir émerger une nouvelle organisation humaine d'une situation de chaos ?

Peut-on souhaiter la misère, la ruine, la souffrance et la faim pour que les gens deviennent raisonnable, solidaires, se dégagent de l'esprit de consommation qui les dirigent aujourd'hui ? La misère est source de beaucoup trop de maux, violence, haine, avilissement, conduites de survie, pour que l'on puisse croire qu'elle puisse générer en réaction des comportements sociaux humanisant. Au contraire, elle invite à l'émergence de dictatures.
L'accroissement de la démographie pourrait engendrer un monde comprenant un nombre restreint de nantis et une large population de malheureux vivant dans des conditions insalubres. C'est sans doute une évolution possible si la volonté de rébellion s'effondre en lassitude et que le sentiment d'impuissance persévère.

Aucune de ces réponses n'est satisfaisantes et n'est souhaitable.


La solution réside en l'éveil des consciences.


Nous pouvons décrire une société dont les fondements serait l'équité mais comment faire accepter la juste répartition des richesses dont certains sont les dépositaires privilégiés ? Si vous suggérez de prendre aux nantis pour donner aux plus démunis, sans que cette décision soit consentie, vous créerez de la résistance, vous lutterez contre un comportement inscrit dans la nature humaine selon la psychologie suivante :

Dans notre société, l'accumulation de richesses est rassurante pour plusieurs raisons : elle permet de se situer au dessus des autres, matérialise la valeur de l'individu, lui octroie des privilèges. Devant ses congénères, dont le nombre lui montre sa relative valeur, l'homme a besoin de se situer. L'argent gagné ou économisé représente pour lui la récompense d'un travail, même si ce n'est pas vrai pour tous. Aussi, la remise à plat des richesses ne peut être envisagées qu'après avoir modifié un certain nombre d'éléments comportementaux.
Si les richesses rejoignent toujours les nantis, c'est parce que nous sommes installé dans un système qui favorise ce fonctionnement, la société de consommation. Pour en sortir, il convient de se débarrasser de ses mécanismes.
Parmi ceux-ci, notons l'abandon de la recherche d'un sauveur et la soumission à une autorité dirigeante, le rejet des manipulations et le refus de la compétition. Ces considérations peuvent sembler, à priori, exagérées, cependant, nous verrons que nous réagissons tous à l'opposé de ces préceptes. Nous observerons également les bénéfices que nous apporteront ces changements comportementaux, s'ils sont réalisés de manière authentiques.

Rejet des autorités dirigeantes et des différences de valeur:
Observons notre attitude face aux dirigeants politiques. Ces hommes et ces femmes présentent tous un charisme certain, c'est pour cela que les partis les placent à leur tête. Ils sont entourés de "supporters", si bien que, souvent inconsciemment, nous sommes enclins à leur reconnaitre, quel que soient les idées qu'ils défendent, la valeur que leur position sociale semble leur accorder. Ces beaux parleurs, parfois ces "grandes gueules" masquent totalement d'autres personnes plus compétentes qui, ainsi, n'ont pas la possibilité de partager leurs idées. La démocratie est sans aucun doute meilleure que les autres modes de gouvernance, cependant cette forme de représentation des idées ne permet pas l'émergence de petits groupe de pensée. De plus, les électeurs ont été modelés à faire des choix politiques et non des choix d'idées : ils sont tenu d'élire des représentants de partis politiques et d'accepter l'ensemble des idées que véhiculent ces partis, alors qu'ils devraient pouvoir se prononcer sur des idées. Bien évidemment, dans ce cas, la structure démocratique ne pourrait plus être celle de partis. C'est ce à quoi il me semble important d'aboutir.
Pour sortir de cette enclave, c'est à dire permettre l'expression des idées à la place de tendances idéalistes, il faut refuser les "élites" et leurs discours. Ceci passe par le rejet  de l'admiration que nous avons pour tous ceux qui sont en vue, notamment par le l'importance que leur accorde les médias. Pourtant, il faut bien le reconnaitre, nous sommes "accros" aux "idoles", "vedettes", "personnalité importantes (VIP)". Pour comprendre comment nous le sommes devenus et comment s'en défaire, je vous prie de vous reporter au chapitre Admiration.


Refus des manipulations :
Face aux discours politiques nous pensons avoir notre libre arbitre, la capacité de déceler le bon du mauvais. Lorsque nous sommes cultivés, que nous nous sommes documentés sur les sujets qui sont exposés, nous pensons que nous avons la faculté de faire le tri dans ce qui nous est proposé. Cependant, même si nous sommes sensible à la sincérité du discours, nous ne sommes pas à l'abri de manipulation, tant la volonté de convaincre lié à la "concurrence" des idées intoxiques notre société. Là encore, nous verrons que nous subissons l'influence des médias et que nous aurons à nous dégager de leur emprise (besoin d'informations, lecture d'hebdomadaires, publicité, choix de nos lectures). Voyez le chapitre Réalité et manipulation.
 
Bannir la compétition :
Au nom de la compétitivité, les entreprises se lancent dans des luttes destructrices. L'emploi est sacrifié en premier car il s'agit de conserver les ressources financières apportées par les actionnaires. Ces derniers continuent a percevoir de confortables  rémunérations alors que les salaires de personnel stagnent ou sont en recul. Bien qu'elle soit source de chômage, la compétitions est accepté car elle est entrée dans les mœurs insidieusement, par le biais du sport. Même si elle a toujours existé dans cette activité, la professionnalisation de ces loisirs a renforcé le pouvoir de la compétition en la rendant acceptable dans le cadre professionnel. Voir le chapitre Sport et compétition.

Autorité :


La question de l'autorité est au centre des rapports inter-individus au sein de notre société. Aussi, est-il intéressant de rechercher quels sont ses impacts sur nos organisations, nos institutions, notre monde du travail et plus généralement notre vie sociale.
Demandons nous si ce mode de fonctionnement est encore adapté à notre société moderne et ce qui la maintient encore de nos jours.


Pourquoi l'autorité a-t-elle pu s'ancrer dans notre vie sociale  :

Je n'évoquerai pas les causes qui ont provoqué l'usage de l'autorité comme moyen de cohésion sociale. Je rappellerai simplement que la nécessité de protéger la tribu ou de se lancer à la conquête de territoires ont contraint à une organisation structurée et coordonnée et que celle-ci était plus simple à concevoir en utilisant un modèle hiérarchique géré selon le principe de l'autorité.
Dès que les individus ont trouvé avantage à s'associer pour regrouper leurs moyens, s'est posée la question de la coordination. Les divergences de points de vue, qui pouvaient être une richesse pour la créativité, ne pouvait pas être tolérés lorsqu'il s'agissait de réagir rapidement, comme c'était le cas en temps de guerre. Dans ce cas, il importait de subordonner les hommes à un seul mode d'action, "l'union faisant la force". La délégation du pouvoir décisionnaire à la personne jugée la plus compétente, dans le meilleur cas, où, à celle qui en impose le plus, dans d'autres cas, devait garantir la meilleure stratégie.
Dans les petits groupes, choisir ensemble le représentant du pouvoir décisionnaire n'implique pas des rapports d'autorité car celui-ci est en lien direct avec chacun de ceux qui l'on choisi, et la confiance qui lui est faite. Les relations sont de l'ordre de la délégation.
Lorsque le pouvoir est donné sans possibilité de remise en cause, comme c'est le cas dans le monde du travail, nous sommes dans le domaine de l'autorité et de tout ce qui en découle.


Les effets de l'autorité :

La première  conséquence de la situation d'autorité est la création d'un niveau dominant-dominé.
Cette domination est constamment en recherche de justification, que l'on soit du côté dominant ou de celui du dominé. Les réactions sont très diverses :
- soumission apparente accompagnées ou non de flatteries plus ou moins discrète ;
- accord avec l'autorité ; cette position permet d'éviter le sentiment de domination en partageant voire en soutenant les points de vue du détenteur de l'autorité ;  cette position est d'autant plus efficace pour l'individu s'il s'agit de prendre le contrepied de la perception ressentie - sans être exprimée - par le groupe.
- révolte secrète ou ouverte ;
Du côté du pouvoir, il est nécessaire de justifier l'usage de l'autorité. Les principaux motifs sont :


- la nécessité du contrôle ; le subalterne n'est pas digne de l'absolue confiance ; le manque de temps pour établir, notamment par le dialogue, des relations de confiance, le nombre important de personnes placées sous sont autorité, ne permettent pas d'accéder à la confiance absolue ;
- un forme de réserve par peur de se voir contredit, contré ou dépassé.
Tous ces effets, quel que soit le côté, sont bien sûr néfastes car ils génèrent des comportements contraire à la volonté de chacun, perfides et dégradants.


Qui dit autorité, dit chantage :

Dans la vie professionnelle, l'autorité est employée pour assurer ou augmenter la productivité. Elle va de paire avec l'obéissance qui est l'abandon de toute forme de contestation.
Pour assurer sa mise en application, il faut qu'elle soit assujettie de récompenses et de punitions ou exclusivement de punitions. Ces deux facteurs constituent un chantage.
C'est la structure même du contrat qui lie employé et employeur qui en est la cause.

En effet, l'époque industrielle a accentué le travail en tant que source de rémunération. L'individu ne travaille plus seulement pour se nourrir et assurer ses besoins fondamentaux, mais également pour gagner de l'argent afin d'améliorer sa situation (acquérir son logement, avoir des loisirs,...).

L'individu est devenu dépendant du travail ; il y a maintenant un marché du travail. De moins en moins de personne exercent un métier qu'elle ont choisi par vocation, mais parce que celui-ci était présent sur le marché de l'emploi.

Aussi, l'engouement est remplacé par le fait d'avoir un salaire quand ce n'est pas simplement par le fait de ne pas être au chômage. Ce salaire, quant à lui, ne permet pas de stimuler l'individu et comme les attentes (financières et plaisir du travail) du salarié ne sont pas comblées, le recours à l'autorité est souvent la solution préconisée pour garantir une productivité acceptable face à la concurrence.



Le point de vue que je viens de développer montre que les réponses que nous apportent les partis politiques ne sont que des modifications de la manière de faire fonctionner notre société tout en conservant les mêmes fondements alors qu'il est nécessaire de la transformer en profondeur. 

Ceci passe par une conception toute différente de la société : le détachement des individus de l’agglomérat que représente les structures sociales. Autrement dit, chacun doit trouver en lui ses propres modes de fonctionnement au sein de la société, loin de toute influence. Pour y parvenir, il devra découvrir en lui que la peur de l'isolement (de la société) lui a été injectée pour faciliter son contrôle et garantir une stabilité sociale. 

  Évidemment, cette transformation ne peut se faire sous forme de révolution, puisqu'il n'est pas question de contraindre, ce qui aurait l'effet inverse. Il  faudra donc conserver les systèmes actuels tant que les préceptes décrits plus haut n'auront pas opéré, ceux-ci disparaitront naturellement le moment venu.








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