Vers une société de sens

Notre société évolue constamment. D'un point de vue historique, nous pouvons porter un regard décalé sur les conditions dans lesquelles l'évolution s'est opérée. C'est l'un des moyens de comprendre le sens de notre parcours.

Selon le milieu dans lequel nous avons évolué, notre philosophie et nos connaissances, nous avons pu nous forger une idée de ce vers quoi l'avenir devrait nous entraîner.

Nos idées peuvent s'appuyer sur un point de vue religieux, être de nature "darwinienne", viser l'amélioration des conditions matérielles de vie ou sociales.

En observant ce qui mobilise notre intérêt aujourd'hui, nous constatons que la technologie et plus largement le progrès ne nous laisse pas d'alternative. Il nous est difficile d'y échapper sans éprouver une impression de "laissé pour compte", d'obscurantisme. Ainsi, adopter un autre point de vue nous isole.

Pourtant, si nous étudions les effets du progrès dans diverses domaines, il apparaît que à côté des avantages que nous en tirons, de nombreux aspects néfastes devraient nous questionner.

Notons également l'impression désagréable que nous donne la nécessité d'intégrer les "nouveautés" qui s'imposent à un rythme effréné et l'impossibilité de "mettre à l'épreuve" ces nouveautés.

Ceux qui se sont tournés vers le progrès en arguant les effets manipulatoires des religions, se trouve en définitive face au "dieu progrès" qui les entraînent on ne sait où.

Face à cette situation, la question qui nous importe concerne le sens de notre vie et comment faire évoluer notre société.

Mais pour y répondre, nous devons analyser la composition de la société, nous faire une opinion des individus qui la compose.

En ne faisant qu'observer les différents individus que nous croisons, nous avons tendance à nous situer par rapport à eux. Nous nous classons en fonction de notre situation professionnelle, notre âge, nos origines sociales, notre aspect physique, notre niveau intellectuel, nos convictions,...

De nombreuses personne se fient à ce qu'elles constatent et considèrent que chacun est responsable de sa situation, que nous avons tous la possibilité d'évoluer. Ce point de vue ignore les aléas que nous subissons, l'environnement dans lequel nous avons grandi et se réfère à des critères subjectifs tels que l'intelligence.

Or, s'appuyer sur une situation actuelle, sans compter qu'elle a été souhaitée notamment pour des raisons économiques, signifie considérer que les individus qui sont en bas de l'échelle sociale ont des capacités intellectuelles réduites et ne sont pas capable de progresser. C'est décréter que chacun est à sa place et nier que les aléas de la vie et l'éducation a pu brider les potentialités individuelles.

Un tout autre point de vue s'appuyant sur l'éducation permettrait de ramener ceux qui n'ont pas eu la chance d'avoir un environnement propice à une évolution à un niveau leur permettant de ne plus être exploité.

De ce constat, il est possible de songer à un autre type de société, fondée sur le respect, l'égalité et la liberté.

Pouvons nous l'envisager dans un cadre politique ? La situation actuelle ne s'y prête guère. Pour y parvenir, il serait nécessaire d'agir sur ce qui engendre les inégalités intellectuelles, culturelles, salariales, physiques, sur ce qui impliquerait de gigantesque bouleversements. 

Il serait nécessaire d'exclure tout type de compétition car celles-ci créent des différence et de l'agressivité ; elles s'oppose au respect et à l'égalité entre individu. imaginez que cette idée soit mise en pratique : elle conduirait à la disparition des stades. Politiquement, c'est impensables.

La solution n'est donc pas collective. Elle se situe au niveau individuel. Elle est de l'ordre de la vision.

Sachez cependant que celle-ci n'apparaît que dans certaines circonstances. Elle nécessite une préparation qui s'acquiert par l'auto-analyse.

Chacun peut vivre et agir selon cette perception. La vision enrichie l'individu qui la perçoit et se laisse imprégner.

J'anticipe les questions qui ne manqueront pas de se poser.

Cette position ne permet pas d'agir. Mais elle donne une certitude sur le sens de la vie. Elle est supérieure aux idéologies politiques et répond aux questions morales.

Michel Foucault

Une lecture et relecture de Michel Foucault reste utile lit-on dans certaines revues : une lecture qui entraîne avec elle les queer studies, les gays and lesbian studies, les gender studies. À partir des auteures queer comme Gayle Rubin, Eve Kosofsky-Sedgwick, Judith Butler et de Freud, Lacan et Allouch, la réflexion porte sur les conditions de possibilités de penser, dans le champ freudien, le sexuel, la sexualité et l’identité sexuée autrement que dans un cadre de genre binaire hétéronormatif.


Michel Foucault propose cette analyse : « Un mouvement se dessine aujourd’hui qui me paraît remonter la pente du "toujours plus de sexe", du "toujours plus de vérité dans le sexe" à laquelle des siècles nous avaient voués : il s’agit, je ne dis pas de redécouvrir, mais bel et bien de fabriquer d’autres formes de plaisirs, de relations, de coexistences, de liens d’amours, d’intensités. J’ai l’impression d’entendre actuellement un grondement "anti-sexo" (je ne suis pas prophète, tout au plus un diagnosticien), comme si un effort se faisait en profondeur pour secouer cette grande "sexographie" qui nous fait déchiffrer le sexe comme l’universel secret » (Foucault, [1977], 2001, 261).


C’est bien là qu’apparaissent les erreurs commises par les défenseurs des queer studies des gays and lesbian studies et des gender studies. Déconstruire la norme sexuelle pour en inventer une nouvelle n’a de sens que si l’on constate un manque ou un défaut.


Si le besoin se faisait sentir de nouvelles manières de concevoir la sexualité et de la séparer du genre, elles apparaîtraient sous la forme de découvertes. Découverte signifiant mettre à jour ce qui était caché. Or, ces nouveaux concepts sont fabriqués de toutes pièces par les promoteurs de ces théories du genre. J’ose faire l’hypothèse qu’elles ont leurs origines du côté des minorités sexuelles.


Certains conçoivent les plaisirs comme une diversité qu’il faut sans cesse renouveler et que la recherche dans ce sens est profitable. Mais le risque est grand de se perdre dans un labyrinthe de plaisirs à l’instar de « l’île aux plaisirs » de Pinocchio ! Avec les conséquences que l’on connaît.







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