Réalité et manipulation
État
des lieux :
Penser
que ce que nous vivons nous ressemble et que le contexte dans lequel
nous vivons nous convient est une erreur.
Depuis
notre plus tendre enfance, nous avons été conditionnés.
Nous
vivons sous influence : le monde qui nous entoure a contraint nos
parents et ceux qui ont contribué à notre éducation à nous rendre
conformes à la société dans laquelle ils vivaient.
Devenus
adultes, nous continuons de tenter de nous adapter.
Le
monde social nous accapare et nous délaissons nos ressources
intérieures.
Nous
ne voyons plus que l'aspect matériel et pensons que le bien-être et
la satisfaction de nos plaisirs dépendent de notre capacité à nous
en accommoder.
Nos
buts suivent également les mêmes principes.
La
philosophie nous montre que notre vie n'a de sens que si nous
découvrons pour quelle raison nous existons. Pour le savoir, nous
cherchons à faire valider nos actions ou qu'on nous les indiquent.
Nous espérons ainsi agir en conformité avec nous-mêmes.
Cependant,
dans le premier cas, nous dépendons de l'approbation des autres et
dans le second, nous sommes sous la domination de "maîtres".
Nous avons besoin de repères,
mais ceux-ci doivent être trouvés en nous.
Comment
y parvenir ?
Il
n'y a bien sûr pas de solution immédiate, mais nous allons
rechercher les pistes qui y conduisent.
Comment savoir si une technique thérapeutique ou spirituelle s'impose par un effet de manipulation ?
Il est tentant de croire à certaines forme de thérapies, qui, faisant appel à des concepts originaux, prétendent agir sur nos émotions en restaurant notre bien-être physique et psychologique.
Certaines de ces techniques utilisent la notion d'énergie. On pourrait ainsi agir sur d'hypothétiques flux qui seraient susceptibles de réguler nos humeurs.
Posons nous la question de savoir si, de nous mêmes, nous avons déjà ressenti de telles énergies.
Si ce n'est pas le cas, il nous faut alors croire ce qui nous est annoncé, c'est à dire nous mettre en condition, nous conditionner. Cette manière de procéder s'apparente à celle de l'autosuggestion selon la méthode Coué.
On nous fait croire que quelqu'un a découvert un principe actif dont nous serions détenteur sans en être conscient et que l'on peut le ressentir si l'on se place dans les conditions requises.
Il nous faut donc utiliser notre imagination.
Comme je l'ai signalé dans ma page consacrée à l'auto-analyse, l'imagination, bien utile dans le domaine des arts et des techniques, nous est ici néfaste car elle nous éloigne de la réalité.
Croire, supposer, imaginer nous évite d'approfondir notre réflexion. C'est sur cette facilité que s'appuient, à l'instar des cartomanciennes et diseurs de bonne aventure, les vendeurs de bonheur au rabais.
Nous
sommes constamment amenés à des prises de position face aux
informations qui nous parviennent de toutes parts (médias,
notamment).
Pour
vous extraire des influences néfastes, le premier travail que vous
aurez à réaliser concerne la publicité. Celle-ci a
un fort pouvoir d'influence, quoi qu'on en pense, car elle utilise
les données techniques des découvertes de la psychologie. Elle sait
dissimuler ses pouvoirs derrière de nombreux aspects qui flattent
notre ego (esthétique, spiritualité, humour, sentiments,
tendresse,...) et donne l'illusion de nous mettre en valeur, ce qu'il
nous est difficile de refuser. Elle nous fait croire que sans elle,
nous ratons les évolutions techniques ou les dernières innovations,
ce qui nous donnerait le sentiment d'être figés. Mais, dégagés de
ces impressions illusoires, et décidés à ne plus la subir, vous
constatez qu'il n'en est rien. Au contraire vous vous libérez des
effets de l'influence et disposez d'une capacité de jugement bien
plus authentique.
De
plus, la publicité nous pervertit en nous rendant sensibles à la
flatterie.
Sachons
observer autour de nous les éléments de persuasion qui pourraient
nous influencer.
A
titre d'exemple, avez vous remarqué combien certains auteurs font
référence à d'autres plus reconnus (grands philosophes, grands
écrivains) afin d'appuyer ce qu'ils disent ?
Ceci peut être apparenté, dans une certaine mesure, une technique de manipulation car réfuter leurs arguments
signifierait nier la valeur de ces références.
Nous
devons nous libérer de nos dépendances et de nos conditionnements.
Il
faut toutefois être vigilant à ne pas confondre influence et
manipulation.
Les
influences auxquelles nous nous soumettons nous font progresser dès
lors qu'elles correspondent à nos aspirations authentiques. Lorsque
nous ne les percevons plus, nous essayons de trouver d'autres
"vocations", notamment en nous inspirant de modèles.
C'est
ainsi que nous pouvons expliquer nos essais à de multiples activités
qui cependant ne nous conviennent pas.
Internet est le haut lieu de la manipulation. La publicité y est imposée. Les influenceurs de Youtube en savent quelque chose. Elle leur permet, en plus de flatter leur égo en leur donnant l'illusion "d'être quelqu'un" de gagner de l'argent sur le dos des usagers qui la subissent. Les réseaux sociaux n'échappent pas à la règle. Nous avons à faire à un contrat étrange proposant de l'argent ou la célébrité ou les deux contre une déviance perverse. L'authenticité a disparu ; on se fabrique un personnage que l'on croie conforme à ce que les autres attendent.
Pour
accéder à la clairvoyance il faut donc s'extraire des influences
néfastes.
Au
début, comme nous n'avons pas la capacité d'évaluer la nature des
influences, celles qui nous sont bénéfiques pourraient en effet
être perçues comme des idées que l'on voudrait nous imposer.
En
examinant avec sincérité et honnêteté la manière dont nous
réagissons aux manipulations, et leurs effets sur nous, nous aurons
envie de nous y soustraire.
Soyons
vigilants à ne pas être éblouis par les "miroirs
aux alouettes",
les promesses de vie meilleure, que ce soit par l'acquisition de
quelque bien matériel ou en nous associant à des idéologies.
Ainsi,
à la lecture de cet ouvrage, certains pourraient être conquis
sans percevoir.
On
n'obtient rien sans un minimum de travail. On ne change pas sans y
laisser quelque chose. Vous le comprendrez bientôt. Rien n'est
donné, sauf l'aide de Dieu.
Dans
notre vie sociale, il ne fait aucun doute que nos idées et nos
connaissances sont potentiellement une source d'influence pour nos
semblables ; de même, lorsque l'on nous en laisse le choix, nous
pouvons accepter ou refuser les points de vue extérieurs.
Les
influences peuvent avoir un effet bénéfique si elles nous
permettent de développer nos qualités.
Nous
sommes parfois influencés par des effets de mode. La motivation nous
en semble justifiée mais l'impression de progresser est un leurre.
Il
en est de même lorsque nous nous plions à des idées que nous
n'avons pas expérimentées, simplement parce que nous n'avons rien
de mieux à proposer ou bien que la logique argumentaire ne se laisse
pas démonter.
Les
discussions politiques participent de ce principe.
Nous
rencontrons également des cas où l'influence collective associée à
la crainte de l'isolement ou à la paresse intellectuelle interfère
sur les idées personnelles.
Mais,
lorsque nous écoutons des points de vue, comment savoir si nous ne
sommes pas dans l'un de ces cas ?
La
première étape consiste à nous libérer de nos influences passées,
institutionnelles (école,...) ou affectives (parents,...).
Les
principes moraux et les comportements qui nous ont été inculqués
doivent être pensés en fonction de nous mêmes. Le "paraître"
doit disparaître au profit de l'être. La perception des objectifs
de nos éducateurs, qui souhaitaient seulement nous intégrer dans
LEUR société, nous aidera à nous libérer de nos mauvaises
habitudes.
Il
ne sert à rien de réfléchir aux contraintes éducatives afin de
les rejeter intellectuellement. Elles continueraient à nous
influencer insidieusement. Nous devons réaliser qu'elles provenaient
de croyances erronées, issues de la manipulation sociale. Les
conseils nous semblaient indiscutables
mais nous devons en voir aujourd'hui l'effet qu'ils ont ou ont eu sur nous.
Pour
nous sortir de cette manipulation, nous ne devons plus être
dépendants de notre milieu.
Il
convient de se libérer des habitudes que nous avons copiées, pour
ensuite reconstruire notre propre mode de vie et de pensée sans
s'exclure ni se marginaliser.
Le "wokisme" qui prétend remettre en question notamment l'idée que l'on peut remettre en question la notion de sexe et de genre ne rentre pas dans la catégorie des habitudes à déconstruire car il ne tient pas compte de la nature profonde de l'individu.
Le rejet des manipulations conduit à la liberté. Ce n'est pas être libre que de profiter de la mode du "wokisme" pour s'imaginer autrement que l'on est naturellement.
J'attire
l'attention du lecteur sur l'influence de cet ouvrage sur ses
réflexions.
En
effet, il est primordial de faire passer ces écrits par le filtre
d'une critique authentique : il ne s'agit pas d'accepter ce qui est
dit sans en "ressentir"
le bien fondé.
S'en
servir comme référence intellectuelle ne ferait que placer ces
idées et son auteur sur un piédestal (voir chapitre Admiration) et démontrerait que le lecteur a encore du travail à faire pour
se libérer de cette dépendance.
Au
pire, cet ouvrage pourrait devenir source de manipulation !
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